samedi 14 mars 2009

Un peu d'histoire...

Suite au précédent post, je voudrais vous présenter Le roi Mithridate VI du Pont. Celui-ci n'est pas mort d'une manière aussi horrible que le précédent (voir l'article sur la torture) mais ça mérite quand même d'être raconté.

Ce roi a vécu environ un siècle av. JC en Asie Mineure. Il perd son père à l'âge de 11 ans, assassiné sur les ordres de sa mère qui commençait à trouver que le vieux mettait décidément trop de temps à mourir. Par la même occasion, elle prend le pouvoir et devient sultane. Comprenant que son fils risque de grandir trop vite, elle ne cherche pas, comme d'autres après elle, à le faire tuer par le garde-chasse mais décide de s’en charger elle-même. Résultat : une tentative d’empoisonnement et un accident raté.

Mithridate décide alors de s'éloigner d'elle et part vivre dans la montagne. Craignant encore un empoisonnement, il immunise son corps en absorbant de petites doses de poison chaque jour, ce qui a donné le verbe "se mithridatiser". Il revient après 7 ans d'exil, épouse... sa sœur et arrache par ruse, puis par force, son royaume à sa mère (et en profite pour la tuer).

Mithridate lance une petite expansion de son royaume, largement étriqué par feu sa mère, sans que les romains ne s'en inquiètent. Quand ceux-ci décident d'annexer l'Asie Mineure, il s’est déjà habitué à se prendre pour Alexandre le Grand (excusez du peu), à tel point qu’après avoir instauré une sorte de protectorat sur la Grèce, il se proclame champion de l’hellénisme, copie Alexandre, porte la tunique à la grecque et dort même dans le lit d’Alexandre – très douteux, ce dernier point. La guerre avec Rome est lancée, Mithridate supprime les quelques romains sur place, va jusqu'à Athènes et là, il se fait totalement laminer par le général romain Sylla. Il retourne donc chez lui, trouve des révoltes fomentées par Sylla et doit fuir. Première débâcle, signature d'un traité de paix. il reprend cependant les hostilités dès que l’occasion se présente, c’est-à-dire tout de suite.

Le roi Mithridate semble de plus en plus barbare, il utilise les pirates contre les romains. Pompée écume alors les mers d'Asie Mineure et il doit à nouveau fuir. Deuxième chute.

Les populations locales marchent plutôt dans le sens de l’Histoire et ont compris qu’elles ont tout à gagner d’une pax romana. Elles soutiennent donc de moins en moins Mithridate. De plus, celui-ci est trahi par le seul fils qu’il n’a pas fait tuer (ce qui est ballot quand on sait qu'il a supprimé son frère, trois de ses fils et trois de ses filles. Moralité : toujours finir le boulot commencé). Mithridate fait front, livre bataille contre les Romains et perd : ses cavaliers ont été égorgés dans la nuit jusqu’au dernier par les légionnaires de Pompée. Il doit s’échapper à cheval avec sa concubine, habillée en soldat. Troisième camouflet.

Finalement, ses sujets se révoltent (vu le nombre de défaites, on peut les comprendre) et décident de couronner son fils, Pharnace. Celui-ci tente immédiatement de neutraliser son père afin de garder le pouvoir. Ce dernier décide de se suicider et tente de s'empoisonner... en vain, bien sûr, immunisé comme il l'était ! Il fut donc réduit à se faire égorger par un eunuque, sa dernière humiliation. Pour lui éviter d’être prise par les Romains, il fait auparavant poignarder sa fille Drypetina, une sorte de monstre avec 2 rangées de dents à chaque mâchoire et qu’il a manifestement beaucoup aimée. Son gynécée est forcé de s'auto-supprimer aussi sur son ordre, ainsi que ses deux sœurs, etc.

Moralité : quand tu penses avoir tout faux, pense à Mithridate et le ciel devient bleu.

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