lundi 23 mars 2009

Ca s'appelle la frustration, mon petit...

RRRAAAAAAAAAAAAAAHHHH !!!! Pourquoi ?!?

Samedi soir, j'avais encore en mémoire un post qui "flattait" la gente du RAIDD (dans le genre jeux de regards mais pas d'initiative, etc.). C'était suffisamment bien écrit pour me donner envie d'y retourner boire un verre et d'observer la population, just for fun.

Rien à dire, j'ai choppé pas mal d'eye-contact, j'ai sympathisé avec la FAP de gauche et son mari (?!?), j'ai bien identifié le minot qui a déambulé pour présenter sa chair, avant de s'asseoir pour attendre le client et ensuite faire lui-même l'abordage d'un type qui s'est révélé être déjà en couple... ce qui n'a rien empêché d'ailleurs. Pour être bref : j'étais au RAIDD.

Étudier les gens, c'est marrant un moment mais ça ne tient pas la soirée. J'étais donc sur le départ. Cependant, depuis mon arrivée, j'avais vu un couple au milieu de la salle, relativement isolé du reste du monde, en train de boire une bière. Il se trouve que l'un des deux ressemblait étrangement à mon premier amour, celui de mon époque non assumée. Je savais que ça ne pouvait pas être lui mais c'était sans doute l'occasion de me rattraper enfin face à ce visage qui me déstabilise tant. Il fallait que je franchisse le pas et que j'aille lui parler avant de partir. Je prends mon courage à deux mains et je m'élance. Let's go.

Le suspens est intenable, n'est-ce pas ?

- Excuse-moi, tu ne serais pas Benjamin par hasard ?
- Oh, sorry, do you speak english ?

Ok, ce n'est définitivement pas Benjamin...

Ils étaient américains, from Chicago. Après avoir passé 4 jours à Londres, ils étaient à Paris pour 5 jours et tentaient de découvrir le monde gay européen la nuit (il faut dire que la nuit, aux Etats-Unis, c'est pas folichon comme ambiance dans les rues...). J'ai discuté avec eux, nous avons balayé un nombre incalculable de clichés - vérifiés - et j'ai notamment pu me rendre compte d'après leurs propos que le monde gay américain est sensiblement différent d'ici. Bien sûr, Chicago a son quartier gay mais les relations sont "à l'américaine", comprendre que tout le monde est très friendly au premier abord et très prude ensuite, très étanche affectivement parlant. C'est étonnant de se rendre compte à quel point nous avons le fonctionnement inverse ! Pour être allé plusieurs fois aux USA, je peux en parler (et dire les cicatrices que ça m'a laissé).

Pour reprendre l'expression d'un milliardaire que j'ai croisé par hasard à New York, cette discussion était "délicieuse". Non seulement la communication était très bonne (je suis heureux de voir que je n'ai pas perdu mon anglais) mais en plus je suis tombé sur deux mecs fins, amusants, subtiles, toujours avec le sourire bright au visage. De quoi a-t-on parlé ? De langue, d'expositions (au RAIDD... je sens que j'ai innové), de Paris, du prix de l'essence, du South Dakota (état immense ne contenant rien sauf le Mont Rushmore, monument de taille relativement ridicule mais fierté nationale), de thematized parties, de bud vs budlight, des sites animés du marais le soir... J'ai expliqué que, contrairement aux Etats-Unis, les bars et les boites étaient deux choses différenciées en France. Je leur ai aussi dit que, dans le marais, les boites sont assez orientées dans leur finalité. Ça les a surpris. Il l'ont été plus encore quand je leur ai confirmé qu'au sous-sol du RAIDD, il pouvaient trouver des cabines... Là-bas, l'accès au sex est beaucoup moins facile. Confrontation constructive de cultures différentes. Je peux dire qu'ils étaient autant ravi que moi que nous nous soyons vu, ce soir-là.

Faut-il préciser qu'à cet instant où ils ont décidé de partir, j'étais totalement fond of Ney, ce garçon de 27 ans que j'avais pris pour Benjamin ? Pire encore, son copain (qui ne l'était pas, je refuse d'être trahi par les mots) ne me laissait pas indifférent du tout, lui non plus ! Si j'avais pu, je les aurais bordé tous les deux. Je les ai raccompagné jusqu'à Chatelet pour qu'ils prennent leur métro, en ayant pris soin auparavant de les amener sur la Seine (ah, Paris by night... so beautiful... et Ney... so cute...).

Je tiens à présenter d'ors et déjà mes excuses pour les termes que je pourrais employer par la suite. Je poursuis.
Putain de merde ! Pourquoi cette saloperie de pudibonderie à deux sesterces a-t-elle frappée si durement des States ?!? Je hais la Création !!! S'ils avaient été parisiens, ou ne serait-ce que français, Ney aurait été l'homme de ma vie !!! Pourquoi ce n'était pas le cas !!! (je ne mets pas de point d'interrogation, ce constat étant abominablement immuable). Et puis il a fallu leur dire au revoir. J'avais espéré prolonger la soirée mais je voyais qu'ils en avaient peur, c'était râpé ! Saloperie de bonnes moeurs... et connerie d'accolade à l'américaine !!! Là, je ne me suis pas laissé faire, on n'allait pas me détruire ma soirée jusqu'à ce point ! Je leur ai appris à faire la bise. Qu'ils ont très vite maîtrisé, ma foi, et ils étaient plus doux que les français en la matière. Rrraaaaaaaaahhh !!!! C'est là que Ney a pris mon adresse mail et qu'il m'a ensuite refait la bise, spontanément, sans doute très fière de pouvoir me montrer qu'il avait passé une agréable soirée et qu'il maîtrisait parfaitement la coutume locale. Rrraaaaaaaaaahhh !!! Je suis parti, totalement in love, Ça m'a tenu 48 heures de sourire niais ! A présent, j'ai plus de recul et je roule davantage à la nostalgie. Mais j'ai toujours quelque chose qui bouillonne en mon sein et qui tient à peu près ce langage :

Ney je t'aime ! / saloperie pourquoi ? / il était si beau... / je suis maudit ! / Peut-il y avoir un équivalent français, je serais preneur... / c'est loin, Chicago ? / si je rencontre un prêtre américain - ou Benoît XVI - je lui éclate la gueule !"

Ney...

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