mercredi 25 novembre 2009

Petits dessins et bons mots

Nouvel épisode dans la série : mon petit frère est flippant.

Hier soir, j'ai fêté (avec un peu de retard, certes) mon anniversaire en famille. Pour l'occasion, mon cher petit frère de 7 ans m'a offert le cadeau le plus classique qui soit : un dessin fait par lui-même juste après mon arrivée, en douce, dans sa chambre.

Plutôt qu'un dessin, je devrais dire qu'il en a fait deux (car une feuille est composée de deux pages exploitables... quand les feutres ne traverse pas l'épaisseur du papier... dommage). J'ai commencé par le recto. Comment vous le décrire ? Dessin épuré, uniquement fait de formes tubulaires jaunes délimitées par des lignes noires, ainsi qu'une forme noire centrale, annulaire. Les zones colorées recouvrent au maximum 50% de la feuille A5 et s'emboîtent étrangement.

Explication de mon frère qui commence par faire pivoter la feuille de 90° en me signalant que ça se regarde "plutôt comme ça". A l'origine, il voulait faire un tag mais il a changé d'idée donc il a fait des lettres emboîtées. Il me montre un "L", un autre "L", un "Q" stylisé inséré dans la lettre précédente, un "O" (la fameuse forme annulaire noire), un "P" couché et un "I" planté dessus. Au moment de parler de la dernière lettre, une lueur de clairvoyance traverse alors ses yeux et il s'écrie : "On pourrait peut-être faire un mot, avec ces lettres !!!" et, contre toute attente, essaye de trouver ce mot en lisant de droite à gauche ! Je cite : Alors, là on a "pi", après un "O" et un "Q"... Ah bah ça fait Piqoll !!! Je me suis effondré de rire. Pour mon anniversaire, mon petit frère m'offre un dessin nommé "picole"...

Après avoir repris mes esprits, je retourne la feuille et observe le second dessin. Une description dépasserait à présent mes compétences mais je devine quelques chiffres et lettres habillés de motifs, symboles qui s'emboîtent également... Et c'est là que, dans un grand moment de fierté, mon frère me demande : alors, tu reconnais ? Je reconnais quoi ?!? Quoi, tu ne reconnais pas ?!? Bah... heu... Mais si, regarde, j'ai dessiné comme Dubuffet !!! Dubuffet, qu'il me dit. C'est dans ces moments-là qu'on se sent très très seul... Dubuffet... un artiste, un peintre sans doute... avec un nom pareil il doit être français... vu le style, c'est un contemporain... non, rien à faire je ne connais pas. Ok, passage au plan B : comment ne pas perdre la face tout en avouant mon inculture face à mon petit frère de sept ans pour qui je suis le Grand Frère, le Modèle ? Dur...

Le jour de ses 7 ans, mon petit frère maîtrisait les grands classiques de la musique. Moins d'un an plus tard il adhère aux arts contemporains. Si je matérialise mentalement ce qui pourrait être une courbe de progression, non seulement il m'a totalement dépassé sur le plan culturel mais en plus, d'ici un ou deux ans, il me trouvera inintéressant et pauvre culturellement. Je vais aller manger un pot de glace en regardant le Coeur a ses raisons, ça me fera du bien pour oublier...


Petit mot de la fin que j'emprunte à Alphonse Allais :
- Sept villes se disputaient l'honneur d'avoir vu naître Homère : Argos, Athènes, Chio, Colophon, Rhodes, Salamos et Smyrne.
" - N'oubliez pas la plus célèbre de toutes, dit Allais.
- Je regrette, il n'y en a que sept et non pas huit.
- Huit car la voix populaire a consacré Alaure comme la huitième. Dit-on autrement que Homère d'Alaure ?


Et un autre petit mot, toujours du même auteur, car le rire ne fait que du bien :
Les culs-de-jatte sont des infirmes incapables de rendre service à la société. Sauf, peut-être, pendant les guerres, aux premières lignes. Les tranchées seraient alors moitié moins profondes à creuser.

mardi 17 novembre 2009

Brin de soleil dans rideau de pluie

C'est par hasard que je suis tombé sur quelques vidéos tirées du déjà vieux film Sister Act. A regarder des extraits, j'en suis venu à revoir l'ensemble du film. Il est plein d'incohérences, bourré d'exagérations et même assez niais mais le fond reste beau. L'énergie du partage est là. C'est une belle chose pour les moments difficiles et aussi pour les instants plus heureux. Un extrait parmi d'autre.


Je ne m'étends pas plus aujourd'hui. J'ai été frappé par le sort et je n'ai plus la tête-à-sourire ni la tête à sourire.

vendredi 13 novembre 2009

De l'adoption et du mariage gay

Un sondage indiques les éléments suivants :

- 57% des français souhaitent que l'on accorde aux homosexuels le droit à l'adoption (contre 41%). En 2006, ce taux n'atteignait que 48% ;

- 64% des français sont favorables au mariage gay (et 36% contre). En 2006, ils étaient déjà 60% ;

- Parmi les sympathisants de droite, 42% sont pour l'adoption par des homosexuels et 37% pour le mariage gay.

Que peut-on tirer comme enseignement de ces chiffres ? Il me semble déjà assez clair qu'un tiers de la population française, très ancrée à droite, impose manifestement sa volonté au reste de la population. Après avoir constaté le refus de la majorité présidentielle de considérer les propositions de l'opposition et sa volonté d'empêcher tout débat à l'échelle nationale comme à l'Assemblée Nationale, je me refuse désormais de parler de démocratie en France. Grâce à quelques efforts répressifs supplémentaires et suite à la suggestion de Mr. Eric Raoult quant à la liberté d'expression des écrivains (et de Marie NDiaye en tête), nous pourrons bientôt parler de dictature dans notre pays...

Pour en revenir au sondage, je suis tout de même très surpris de voir qu'il y a à droite davantage de personnes favorables à l'adoption par des homosexuels que de personnes favorables au mariage gay ! Le mariage gay n'a pas de conséquences "humaines", ce n'est qu'un contrat, qu'un morceau de papier avec un peu d'encre dessus. Au contraire, l'adoption a un impact inévitable sur toute une vie, celle de l'enfant, et il est infiniment plus légitime de se demander si cette vie pourrait être handicapée par ce choix initial. Moi-même, par manque de références sur le sujet, je ne peux éviter de me poser la question. Alors pourquoi ces gens s'opposent si farouchement à une extension de contrat qui ne les concerne même pas ?!? Je suis totalement pantois face à l'incohérence établie de ces individus...

Je suis accablé par la droite française actuelle. Elle parle d'identité nationale mais détruit petit à petit tout ce qui, à mes yeux, la constitue et fait que j'aime mon pays. Elle détruit mon amour pour la France, ma fierté pour la justice, la grandeur de son Droit. Je souhaiterais qu'elle disparaisse. Elle ne m'inspire qu'une image de parasite qui endort et empoissonne l'hôte pour l'exploiter plus longtemps encore. J'en ai des nausées...

lundi 9 novembre 2009

Petit point de politique, d'art et de sociologie

Mais quelle rigolade !!! Le ministère de la culture qui omet de prolonger sa propriété du nom de domaine jaimelesartistes.fr, c’est une perle des plus rares ! Du coup, le nom de domaine a été récupéré par un anti-HADOPI qui a redirigé l’adresse à meilleur escient. Quelle humiliation ! 50 à 85 000 euros négligés et finalement gaspillés par l’État, la vitrine du projet détruite alors qu’elle devrait être en train d’expliquer la pédagogie du projet qui se met en place. Quelle honte !!! Décidément, ce gouvernement ressemble de plus en plus à un groupe d’amateurs exploitant à leur propre compte les avantages de leurs fonctions. Il y a bien quelques uns d’entre eux qui trouvent grâce à mes yeux (et sans que je sois par ailleurs en accord avec leurs idées) mais ils ne sont guère nombreux. J’ai bien peur que notre pays soit en plus de moins en moins libre et démocratique... Triste ère qu’il faudra dépasser.

Voila, c’était le paragraphe politique du jour. A présent, l’édito « loisir et détente ». Il y aurait beaucoup de choses à raconter, je suppose. Je vais donc commencer par l’art. Je suis allé voir l’exposition sur Renoir au Grand Palais. Première déception : l’exposition n’a pas lieu dans la grande nef du palais mais dans de petites salles à l’arrière du bâtiment. Ne pas voir la verrière, c’est un drame dont je ne peux me consoler. Le second problème, c’est que j’ai eu l’occasion de me rendre compte que je n’aime pas l’œuvre de Renoir. C’est sans doute un jugement très personnel mais je trouve ses tableaux niais. Et fades. Non, vraiment, ce n’est pas mon style. Je suis cependant très heureux de l’avoir appris. Pour moi, Renoir est une étape dans le développement artistique de la peinture mais pas une finalité comme l’ont pu être Picasso ou Rembrandt.

Autre activité culturel mais sur un autre art : je me suis rendu à la cité de l’architecture, palais Chaillot. Je dois préciser que je n’y suis pas allé seul puisque j’avais mon guide personnel avec moi. Qu’est-ce que j’en retiens ? L’art roman est un art primitif. L’art gothique est un art évolutif et délicat qui impose la grandeur de toute une période pourtant sombre (le Moyen Age, pour ne pas le citer). Il est assez riche pour y revenir encore et encore. La renaissance est une surcharge de débauche, de détails et de folies. Le classicisme, c’est la force, la puissance, le pouvoir. Le classicisme, c’est aussi la France. Louis XIV, Napoléon... Et le monde nous a imités. On est trop des modèles intersidéraux !!! Enfin, l’architecture moderne et les nouveaux matériaux. Des structures de fer et de glace. Des créations purement fonctionnelles. Des créations toutes plus moches les unes que les autres ou alors absolument gracieuses. Bref, je suis content d’avoir été initié à tout cas, qui plus est par un expert...

Fin du chapitre culturel, début du chapitre sociologique. Bon, ça peut faire mal. J’ai moi-même beaucoup souffert hier soir. On m’a emmené dans une soirée dont j’ignorais la nature. Cette soirée, c’était une boite gay. Début à dix-neuf heures, fin à une heure du matin. Comme les organisateurs de cette soirée pensent aux gays qui n’ont pas de couille (et il faut croire qu’il y en a un bon paquet !), chacun a un mot collé sur le tee-shirt. La qualité des mots en soi détonne : lolipop, tactile, Touch me, King of Pop (pas du meilleur goût, celui-là…), croquant, etc. Un tableau, à l’entrée, regroupe tous les mots attribués et il est possible de laisser un message à celui dont le mot correspond. Je ne précise pas si le mec t’a plu parce que tu n’es pas contraint de laisser un mot aimable… Voila donc un moyen de rentrer en contact sans le faire directement.

Que dire de la population du milieu. Des mecs qui ne savent pas réellement bouger sur de la musique, tous stéréotypés, tous superficiels. Des êtres que j’ai pu ressentir comme ayant une vie creuse et sans saveur, qui voudraient se donner un peu de piment mais qui ne réalisent pas qu’un plan cul n’est pas un moyen d’y arriver. Car il est inutile de se voiler la face : ce sont des plans cul qui sont recherchés là-bas. Le tout largement exploité par l’organisation qui fait son beurre sur les boissons. Un verre de 25 cl d’un mauvais alcool pour 10 euros, on nage en pleine indécence. Bref, beaucoup de vacuité, beaucoup de superficialité, beaucoup de rien et pourtant beaucoup de jugement aussi, beaucoup de poids social, beaucoup de mépris. J’exècre cet endroit. Je ne me reconnais en rien. Je n’y retournerai pas avant longtemps, ni là, ni ailleurs. Je suis passé à autre chose depuis longtemps, maintenant.

Ah, et puis en coup de vent, une autre expérience. Je suis inscrit sur un site de rencontre gay. Là aussi on comprend vite le fonctionnement. On peut faire quelques catégories. La première, la plus importante : la poubelle. Elle regroupe un certain nombre de personnes qui vont du mec dont le look ne vous convient pas du tout (par exemple je n’adhère pas au type asiatique...) jusqu’au type de 67 ans qui écrit « si tu me montr ta bit ac ta cam jtemontr ma bit sur ma cam » ou encore le quarantenaire qui s’émeut ainsi : « Je te veux dans mon lit. Tout de suite. TU PRENDS COMBIEN ? ». Bon, ça, c’est la poubelle. Il y a un second groupe qui rassemble les gens inscrits pour le sexe exclusivement. Eux cherchent des plans cul, rien d’autre et le message est très clair. Je trouve ça honnête et absolument pas condamnable. Honnête, pratique et efficace. Une troisième catégorie à présent : les faux lovers. Ceux-là ont un profil qui explique qu’ils ne supportent pas les plans cul et qu’ils sont là pour trouver le grand amour. Creusez un peu et vous retrouverez vite leur réelle nature, la bestiale, celle qui veut continuer la conversation sous la couette. Ils m’amusent, je joue à cache-cache avec eux. Enfin, le dernier groupe correspond à ceux qui cherchent réellement de nouvelles rencontres, de nouveaux amis, peut-être un jour des amours. Ils ne sont pas nombreux et pourtant j’en ai trouvé un ou deux déjà. Je ne sais pas trop ce qu’ils ont à proposer, nous verrons bien...