(Re)Lancement

Et voila, c'est reparti !

Il fut un temps, j'écrivais tout ce qui me passait dans la tête sur les pages d'un cahier, que mes idées soient sombres ou éclairées. Je le faisais afin que mon premier amour puisse me lire chaque été, lui qui était parti loin de moi, en Asie - le correcteur orthographique me propose d'écrire "Asile"... Ce cahier, c'était une sorte de cordon ombilical avec lui que je ne voulais pas couper.

Les choses n'étaient pas si évidentes quand il est parti la première fois là-bas. Il m'avait brisé pour que j'avoue mon homosexualité, je ne m'étais pas totalement relevé (litote : pour dire les choses correctement, il faudrait expliquer que, moralement, je me traînais au sol tel un zombie de Resident Evil tout en faisant une sorte de "aaaaaaaaargggg" piteux). J'ai écrit assidument, il m'a lu et a fini par refuser de continuer à lire tous ces déversements d'intimité parce qu'il avait l'impression de me violer à chaque page (alors que moi j'étais plutôt demandeur, il faut bien le dire). J'ai arrêter d'écrire. Non pas que sans ce lecteur il n'y avait plus d'intérêt - je me suis beaucoup enrichi en tenant ces cahiers - mais je me suis lassé. Je n'avais plus grand chose à dire, à me dire. Ces cahiers m'avaient servi de psychothérapie et j'étais guéri.

Cela fait longtemps que je n'ai plus écrit. Je n'ai pas relu non plus mes cahiers, ou très rarement car je sais qu'ils peuvent me toucher en plein cœur en quelques lignes seulement et me faire souffrir atrocement de ces douleurs du passé.

Aujourd'hui, j'ai changé de manière sensible et j'aurai bien des choses à dire. J'ouvre donc une nouvelle page de mon cahier tout neuf et j'écris les premières lignes de ce nouveau miroir. Je ne sais pas vraiment ce que j'y mettrai. Sans doute est-ce là le petit coté excitant de cette affaire !

Enchantié, je m'appelle Lazare.