jeudi 26 mars 2009

Tout va très bien, Madame la Marquise

Je suis sur le cul !

Il faut que j'explique (encore et toujours : tu ne me connais pas encore assez, lecteur de mon cœur). Entre mes 12 et 24 ans, j'ai été quelqu'un de foncièrement déprimé et triste. Mon mal-être était profond. La raison que je donnais était (ô surprise, je ressemblais au reste du monde !) la solitude.

Il faut dire que j'ai une expérience assez creusée dans le domaine : jusqu'à ma classe de seconde, j'ai toujours été seul, sans ami d'école (mais avec une foultitude de cousins qui ont parfaitement pallié le manque, d'où une satisfaction totale de la situation d'alors). En seconde, première attirance (ah, benjamin...) et première tentative de sortie de mon cocon... désastreuse ! Lamentable ! Calamiteuse ! A partir de ce moment, j'ai désiré ce que je n'avais pu avoir : des amis.

Déménagement pendant l'été, je redémarre une nouvelle vie et nouvelle attirance... pour mon homme d'Asie qui n'en est pas un. Désespoir amoureux, départ de mon objet de passions, sentiment d'être très seul, sans soutient, sans confident, sans personne, sans même quelqu'un qui puisse me ressembler. Pendant plus de 2 ans, j'ai dormi avec une fiole de cyanure dans ma table de nuit (dont la solution savamment dosée ne pouvait pas manquer sa mission mais je ne passerai jamais à l'acte... je suis masochiste...). Et puis j'ai fini mes études, j'ai trouvé un boulot et j'ai acheté un appartement.

Ça fait trois ans que j'ai jeté le cyanure. Trois ans que, tellement au fond du trou, j'apprécie les petites plaisanteries de la vie. Trois ans que je m'amuse du visage des gens dans la rue, que je souris avec un plaisir infini aux enfants que je croise et qui me le rendent bien, que je m'offre des petits plaisirs qui n'appartiennent qu'à moi. Une pâtisserie, un cinéma pour aller voir une daube mais dont j'ai bassement envie (la dernière en date : Underworld III et je fus pleinement satisfait), un éclat de rire dans la rue, me mettre à chanter subitement, faire des blagues pourries et me donner le fou rire seul alors que tous ceux qui m'entourent restent totalement dubitatifs (si vous pouviez me voir... on me croit fou, parfois). Mon plaisir. Ma vie. Mes envies.

Fou comment ? Fou comme ça...


Le résultat est là ! Ça fait deux-trois mois que je le ressent : je suis heureux !!! Un sentiment que je ne connaissais plus depuis près de 15 ans !!! Ouaaaaaaaaaahhh... Et pourtant je ne peux pas l'expliquer : je suis au chômage technique depuis plus de deux mois, je crains de perdre mon emploi (à tord, semble-t-il mais la peur n'a pas de raison), je subis de plein fouet l'environnement anxiogène dû à la crise, je suis célibataire (mais je m'en fout !!! Incroyable...), je suis économiquement un peu juste (relativement parlant, bien sûr ; pour être honnête je n'ai aucun problème financier mais je n'épargne plus et ça me chagrine : je dois limiter mes coups de folie financiers). Donc coté cœur c'est pas l'Himalaya, professionnellement parlant c'est Beyrouth, financièrement parlant c'est gris, et d'ailleurs il fait gris dehors.

Bah oui, mais j'ai envie de danser, je chante à tue-tête dans mon bureau et j'entraîne tout le monde derrière moi... Trop de souvenir gravés, de cours d'école et d'étés, où est-ce que je pourrai trouver du courage, en allant siffler sur la colline, dites bonjour à ma génération, encore des mots - toujours des mots - rien que des mots, je voudrais un verre de boisson Champagne, et quand le vent soufflera je repartira... Je passe pour fou et j'en tire un plaisir intense. Je suis bien, sans raison ! Je ris à gorge déployée au milieu de gens abasourdis ( je vous offre ci-dessous quelques secondes de vie).


Cet état est handicapant : on a beaucoup moins de choses à dire quand on va bien !!! C'est sans doute aussi pour cette raison que j'avais cessé d'écrire dans mes vieux cahiers de marque aqueuse.

Que pourrais-je donc vous raconter ? Rien, rien de bien intéressant. Et c'est parfait !!! Il me reste à vous narrer ces petits détails de l'existence qui me tirent les lèvres pour le plus beau des lifting. Je prévoie un bain de fraîcheur.

Et lundi soir, à mon cours d'impro (c'est confirmé), je risque de faire peur...

PS : Si quelqu'un trouve le titre et l'interprète des... 8 chansons présentes dans ce post, je lui offrirai bien quelque chose (la victoire, ma considération, je ne sais pas encore...) et plus encore s'il y a plus de 8 trouvailles !

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