lundi 30 mars 2009

Intellectuellement altéré...

Ça y est, je suis en train de franchir les limites du monde sociable, et volontairement avec ça.

Samedi soir, ce fut grand plaisir pour moi que d'aller boire un verre avec mon amidazi (phonétique puissante... je peux faire mieux). Pour ne rien cacher, nous sommes allé boire une bière - une seule - au Carré, dans le Marais. Là, un garçon assez agréable à regarder est venu vers notre table pour saluer mon amidazi (ah non, je n'y arrive pas en fait...). Nous avons donc été présentés.

Problème. Je me sentais plein d'énergie, j'avais rencontré la prof d'impro quelques minutes plus tôt, totalement par hasard dans le métro, je ressentais encore la douceur de la première gorgée de bière (une pensée pour Philippe Delerm), la musique était bonne, j'étais bien accompagné, tout allait bien. Ce gentil bonhomme, par ailleurs plein de tact et de subtilité, a lancé quelques sujets de discutions mi-légers et aussi mi-scabreux à mon égard. En ce qui concerne le coté scabreux et étant donné qu'il n'était pas même la moitié d'un con, il y allait tout en sous-entendus et s'excusait platement à chaque fois, de peur de m'avoir peut-être choqué.

Vous ne voyez pas où est le problème susmentionné ? J'étais bien et il m'a taquiné (moi, choqué... quelle ineptie) ! Ni une ni deux, je lui renvoie la balle agrémentée de quelques jeux de mots bien placés et sous-entendus de réponses peu farouches, comme il se doit. Très vite, il en est venu à demander à mon amidazi où il m'avait trouvé, à écarter ma bière de moi ("touche pô ça !" aurait dit à ma place l'agriculteur le plus connu de France dont le logement officiel est au Salon International de l'Agriculture). Ce qui ne m'a pas empêché de le relancer encore et encore, à tout point de vue. J'étais espiègle, joyeux, sans doute aussi un peu théâtral dans ma représentation.

Effet garanti : il m'a pris pour fou. Il a d'abord cru que j'étais bourré. Je lui ai rétorqué qu'une bière me semblait être assez légère pour que je puisse l'être moi-même, ou quelque chose dans ce goût-là. Il ne savait plus quoi penser de moi, un peu amusé et un peu surpris. Il en perdait ses mots. Au final, je ne suis pas sûr qu'il ait envie de me revoir. En étant trop joyeux, trop démonstratif, trop explosif, j'ai créé un effet de répulsion sur cet étranger. Quel dommage...

L'adage veut que "plus on est de fous, plus on rit". Personnellement, je crois que je peux augmenter les rangs des timbrés d'une unité, pour l'entier plaisir - ponctuel tout du moins - de ceux qui m'entourent. Je ne suis pas sûr que mes éclats de rire, eux, augmentent le nombre de ceux qui m'entourent. Et pourtant, quelques uns me disent de temps à autre que ça fait du bien de voir quelqu'un qui sourit tout le temps...

vendredi 27 mars 2009

Les gays, sujets d'expériences

Je viens de trouver ça sur le net. C'est tout à fait intéressant...


J'ai donc une petite pensée pour la mère Boutin ou pour le père De Villiers. Ça doit se bousculer, dans leur petite tête. A ce propos, je ne résiste pas à vous montrer ce petit clip bien senti.

"Je ne peux pas vous le dire..."

Mon ami L. va bientôt partir (je sais, fin avril ce n'est pas demain mais j'anticipe). J'ai eu l'idée que je pourrais lui donner l'adresse de ce blog... NOOOOOOOOOOONNN !!!! Quelle bêtise j'ai failli faire !!! Si je lui donne, certaines choses que je voudrais écrire deviendraient tabous et il n'en est pas question ! Comment, ensuite, pourrais-je vous parler de mes fantasmes sexuels, par exemple ?

Je suppose que nous avons tous des fantasmes, quoi que je n'en sois pas certain. Il me semble que leur nombre n'est pas infini et donc qu'on pourrait tous les assouvir. Et continuer à vivre sans fanstasme. Bonjour tristesse (et une pensée pour Françoise Sagan).

Mon expérience personnelle est finalement assez limité - pour un gay - et le champs des possibles est très vaste. Pourtant, je ne suis pas sûr que les fantasmes que je voudrais assouvir soient très "sains". Certes, depuis que je me sais homo, je prends des pincettes avec ce mot. Cependant, je me demande s'il ne convient pas de l'utiliser.

Mon fantasme le plus réalisable - et j'ai presque honte de ne pas encore l'avoir fait - serait un simple plan à plusieurs. J'ai bien eu une proposition il y a 4 ans mais c'était une nana qui me proposait de venir faire le fou avec son mec, caché un peu plus loin, dans le noir. Non seulement il y avait une fille dans l'affaire mais en plus je n'ai pas vu la gueule du type. Faut pas pousser mémé dans les orties ! J'ai donc décliné et je reste blanc sur le sujet. Il serait facile d'aller dans une backroom quelconque et de me mélanger au reste du monde mais, pour le coup, je trouve ça vraiment crade. C'est que je ne sais pas m'envoyer en l'air sans un minimum d'affectif. Le cul pour le cul, physiquement, je ne peux pas.

Mon autre fantasme serait d'être attaché. Je ne sais pas très bien l'image que se font les gens sur ce type de pratique, le bondage. En fait, je ne sais même pas si j'aimerai vraiment (en tout cas, je trouve ça esthétiquement plaisant à regarder). Comme je ne sais pas ce qu'en pensent les gens, j'ai de la difficulté à aborder le sujet et donc je pense que ce fantasme en restera un pour un moment...

Et vous, avez-vous des fantasmes inavoués ? je ne sais pas, moi, une partouze, dans un champs, sur le toit d'un immeuble, les yeux bandés, une double pénétration, en se regardant dans un miroir (par expérience, je peux vous dire que c'est très agréable), en étant filmé, sous la douche, avec de la nourriture ou encore sur un lit... Il y en a, des choses à faire !

jeudi 26 mars 2009

Tout va très bien, Madame la Marquise

Je suis sur le cul !

Il faut que j'explique (encore et toujours : tu ne me connais pas encore assez, lecteur de mon cœur). Entre mes 12 et 24 ans, j'ai été quelqu'un de foncièrement déprimé et triste. Mon mal-être était profond. La raison que je donnais était (ô surprise, je ressemblais au reste du monde !) la solitude.

Il faut dire que j'ai une expérience assez creusée dans le domaine : jusqu'à ma classe de seconde, j'ai toujours été seul, sans ami d'école (mais avec une foultitude de cousins qui ont parfaitement pallié le manque, d'où une satisfaction totale de la situation d'alors). En seconde, première attirance (ah, benjamin...) et première tentative de sortie de mon cocon... désastreuse ! Lamentable ! Calamiteuse ! A partir de ce moment, j'ai désiré ce que je n'avais pu avoir : des amis.

Déménagement pendant l'été, je redémarre une nouvelle vie et nouvelle attirance... pour mon homme d'Asie qui n'en est pas un. Désespoir amoureux, départ de mon objet de passions, sentiment d'être très seul, sans soutient, sans confident, sans personne, sans même quelqu'un qui puisse me ressembler. Pendant plus de 2 ans, j'ai dormi avec une fiole de cyanure dans ma table de nuit (dont la solution savamment dosée ne pouvait pas manquer sa mission mais je ne passerai jamais à l'acte... je suis masochiste...). Et puis j'ai fini mes études, j'ai trouvé un boulot et j'ai acheté un appartement.

Ça fait trois ans que j'ai jeté le cyanure. Trois ans que, tellement au fond du trou, j'apprécie les petites plaisanteries de la vie. Trois ans que je m'amuse du visage des gens dans la rue, que je souris avec un plaisir infini aux enfants que je croise et qui me le rendent bien, que je m'offre des petits plaisirs qui n'appartiennent qu'à moi. Une pâtisserie, un cinéma pour aller voir une daube mais dont j'ai bassement envie (la dernière en date : Underworld III et je fus pleinement satisfait), un éclat de rire dans la rue, me mettre à chanter subitement, faire des blagues pourries et me donner le fou rire seul alors que tous ceux qui m'entourent restent totalement dubitatifs (si vous pouviez me voir... on me croit fou, parfois). Mon plaisir. Ma vie. Mes envies.

Fou comment ? Fou comme ça...


Le résultat est là ! Ça fait deux-trois mois que je le ressent : je suis heureux !!! Un sentiment que je ne connaissais plus depuis près de 15 ans !!! Ouaaaaaaaaaahhh... Et pourtant je ne peux pas l'expliquer : je suis au chômage technique depuis plus de deux mois, je crains de perdre mon emploi (à tord, semble-t-il mais la peur n'a pas de raison), je subis de plein fouet l'environnement anxiogène dû à la crise, je suis célibataire (mais je m'en fout !!! Incroyable...), je suis économiquement un peu juste (relativement parlant, bien sûr ; pour être honnête je n'ai aucun problème financier mais je n'épargne plus et ça me chagrine : je dois limiter mes coups de folie financiers). Donc coté cœur c'est pas l'Himalaya, professionnellement parlant c'est Beyrouth, financièrement parlant c'est gris, et d'ailleurs il fait gris dehors.

Bah oui, mais j'ai envie de danser, je chante à tue-tête dans mon bureau et j'entraîne tout le monde derrière moi... Trop de souvenir gravés, de cours d'école et d'étés, où est-ce que je pourrai trouver du courage, en allant siffler sur la colline, dites bonjour à ma génération, encore des mots - toujours des mots - rien que des mots, je voudrais un verre de boisson Champagne, et quand le vent soufflera je repartira... Je passe pour fou et j'en tire un plaisir intense. Je suis bien, sans raison ! Je ris à gorge déployée au milieu de gens abasourdis ( je vous offre ci-dessous quelques secondes de vie).


Cet état est handicapant : on a beaucoup moins de choses à dire quand on va bien !!! C'est sans doute aussi pour cette raison que j'avais cessé d'écrire dans mes vieux cahiers de marque aqueuse.

Que pourrais-je donc vous raconter ? Rien, rien de bien intéressant. Et c'est parfait !!! Il me reste à vous narrer ces petits détails de l'existence qui me tirent les lèvres pour le plus beau des lifting. Je prévoie un bain de fraîcheur.

Et lundi soir, à mon cours d'impro (c'est confirmé), je risque de faire peur...

PS : Si quelqu'un trouve le titre et l'interprète des... 8 chansons présentes dans ce post, je lui offrirai bien quelque chose (la victoire, ma considération, je ne sais pas encore...) et plus encore s'il y a plus de 8 trouvailles !

mercredi 25 mars 2009

Qui verra, de ses yeux d'enfant, un éclat de roc comme un diamant ?

Aujourd'hui, j'ai envie d'écrire. Ce qui est amusant, c'est que je n'ai aucune idée du nombre de lecteur que j'ai et, pour être encore plus franc, je ne sais même pas si je possède un seul lecteur ! Moi-même je ne me relis guère... A quoi sert donc ce blog, si ce n'est à ce que je m'épanche ? Sans lecteur, a-t-il une raison d'exister ? Se suffit-il à lui-même ? Questions sans réponse (sauf si toi, lecteur de mon cœur, tu décides d'en donner une).

Sans transition, je me lance sur un sujet comme un autre, inspiré de quelques lectures récentes. Je me rends compte que je ressemble à une incongruité du monde gay. Je ne colle pas aux descriptions que je lis sur le style de vie des homos. Je ne vais dans le "milieu" que rarement et pour me sentir parmi mes semblables, sans y rester outre mesure ni entrer en contact avec qui que ce soit (cet élan vers mon américain Ney était tout à fait inédit). Je n'ai que quatre contacts gays, dont mon premier amour parti en Asie et un ex d'origine insolite. Je n'ai jamais fait de rencontre par le biais du net. Je ne suis d'ailleurs sur aucun site de rencontre. Je ne supporte pas la féminisation des hommes (celui qui me parle de ma chatte ne gagnera que mon mépris le plus hautain : s'il n'est pas capable de se rendre compte que je n'en ai pas, il ne mérite pas mieux). Je ne repousse pas la sensibilité, au contraire, mais les folles me font horreur et les hommes à voix perchée m'exaspèrent. Je vais de temps en temps au sauna de manière totalement assumée, autant pour le cul que pour l'infrastructure : le sauna et le hammam. Vous comprendrez dès lors mon aversion pour le Sun City : il y a tellement de mecs qui rentrent dans le hammam AVEC leur serviette qu'en un clin d'œil, toute la vapeur d'eau est aspirée et la salle devient plus sèche que le sauna (qui atteint difficilement les 30 degrés à force de voir entrer et sortir les gens). Je ne suis pas un malade de fringues. Quand je suis contrarié, je jeune plutôt que de manger. Je ne me soucis pas de savoir mon tour de taille quand arrive le printemps (j'avoue ne pas en avoir besoin...). Je ne me torture pas en essayant de disséquer les pensées des autres (sauf pour m'amuser... et je rie beaucoup). Je vie correctement mon célibat et ne suis pas en recherche active d'un boulet (bien qu'un boulet à moi me ferait très plaisir).

Au moins ai-je une satisfaction : je suis sûr de ne pas me tromper quand il s'agit de décider si je suis sûr d'être vraiment gay.

Bon, tout ça n'avait aucun intérêt, je vous l'accorde... mais vous étiez prévenus !!! Et puis, j'ai un peu le sentiment de dire que tous les gays ne sont pas tous pareils. Il y en a des différents. Au moins un. Merde, c'est moi.

Aucun intérêt. Vraiment aucun. C'est parfait !

Elles font toutes ainsi (comprendre "souvent femme varie")

Hier soir, je suis allé voir un Opéra, Così Fan Tutte, de Mozart (le correcteur orthographique me propose "Mollard"... la supériorité de l'homme sur la machine). Il y aurait plusieurs choses à dire sur une soirée telle que celle-ci.

D'un point de vue artistique, les 6 interprètes principaux avaient indubitablement une technique parfaite. Cependant seule l'interprète de Dorabella avait réellement du coffre et faisait tout exploser quand elle ouvrait la bouche. Quelle puissance...

Là où ça a commencé à tiquer, c'est quand on a eu une idée de la mise en scène. Avant tout commencement, un homme - le visage totalement recouvert de maquillage mélangé vert et blanc, habillé tout de noir, monté sur des talons d'au moins 15 cm, des pattes l'éléphant et une queue de pie couverte de ce qui se révélera être des guirlandes lumineuses mais que j'avais pris pour des bouchons - monte sur scène en mimant physiquement et sonoriquement ce que j'ai identifié comme étant un héron. Il s'empare d'une sorte de valise bordée d'ampoules jaunes qui était sur scène et disparaît. L'opéra peut commencer et j'ai peur de voir ce que je vais voir.

Comment expliquer ma perplexité quand j'ai vu les trois ténors chanter leur air TRÈS classique en mimant des guitaristes et et chanteurs de hard rock avec des queues de billard ? Comment expliquer ma stupéfaction quand les deux amants sont arrivés sur scène pendus à des harnais et déguisés avec des gilets jaunes de sécurité routière et des masques de ski pour ne pas être reconnus par leurs fiancées ? Et ce moment si délirant où les amants tentent de rapprocher d'eux les fiancées alors qu'elles s'enroulent plus ou moins adroitement dans une longue guirlande électrique rouge et dans des positions équivoques, le tout symbolisant vraisemblablement les liens de la passion ? Je n'oublierai pas cette représentation de si tôt...

Une petite pensée, tout de même, pour l'entracte. Observation de la population. Moyenne d'âge d'environ 65-70 ans. La boisson d'usage semble être le champagne. Les glaces ont un certain succès, après un lancement timide. Les manteaux de fourrure ne sont pas si délaissés. J'en conclue que la crise n'atteint pas les opéras.

mardi 24 mars 2009

Mutilation

Mon dieu, comme j'ai mal au ventre...

Je viens d'apprendre que mon ami L, seule personne à qui j'ai révélé mon homosexualité au boulot, va quitter ma boite. Et va aussi quitter Paris pour Marseille.

Fin d'un temps.

Perte d'un ami.

Douleur profonde.

Vide intérieur.

Je sais. On dirait que je pleure un mort. Et je sais aussi, il n'est pas mort. Mais comment vous dire que j'organise un repas tri-hebdomadaire et qu'il avait sa place à ma table ? Comment vous faire comprendre que je sais par expérience que le contact s'effilera jusqu'à s'effacer, irrémédiablement ? On peut bien me dire que la distance n'altère pas l'amitié, je sais que ce n'est pas vrai. Le temps passe, il efface nos traces si on ne les imprime pas régulièrement. Comment vous dire que je perds un confident dont l'absence ne sera pas palliée ? Comment faire comprendre que je suis dépossédé d'un compagnon de vie et que je me sent amputé d'un éclat de cœur ?

La langue française est une langue riche. Je m'étonne pourtant tous les jours qu'aucun mot n'existe pour parler de ces joies et ces peines si profondes que la vie nous apporte. Je fouille bien le lexique des mots inusités et alambiqués mais non, aucun ne peut dire à cet instant la peine que j'ai en moi.

Au revoir, L, ma porte te sera toujours ouverte.

lundi 23 mars 2009

Ca s'appelle la frustration, mon petit...

RRRAAAAAAAAAAAAAAHHHH !!!! Pourquoi ?!?

Samedi soir, j'avais encore en mémoire un post qui "flattait" la gente du RAIDD (dans le genre jeux de regards mais pas d'initiative, etc.). C'était suffisamment bien écrit pour me donner envie d'y retourner boire un verre et d'observer la population, just for fun.

Rien à dire, j'ai choppé pas mal d'eye-contact, j'ai sympathisé avec la FAP de gauche et son mari (?!?), j'ai bien identifié le minot qui a déambulé pour présenter sa chair, avant de s'asseoir pour attendre le client et ensuite faire lui-même l'abordage d'un type qui s'est révélé être déjà en couple... ce qui n'a rien empêché d'ailleurs. Pour être bref : j'étais au RAIDD.

Étudier les gens, c'est marrant un moment mais ça ne tient pas la soirée. J'étais donc sur le départ. Cependant, depuis mon arrivée, j'avais vu un couple au milieu de la salle, relativement isolé du reste du monde, en train de boire une bière. Il se trouve que l'un des deux ressemblait étrangement à mon premier amour, celui de mon époque non assumée. Je savais que ça ne pouvait pas être lui mais c'était sans doute l'occasion de me rattraper enfin face à ce visage qui me déstabilise tant. Il fallait que je franchisse le pas et que j'aille lui parler avant de partir. Je prends mon courage à deux mains et je m'élance. Let's go.

Le suspens est intenable, n'est-ce pas ?

- Excuse-moi, tu ne serais pas Benjamin par hasard ?
- Oh, sorry, do you speak english ?

Ok, ce n'est définitivement pas Benjamin...

Ils étaient américains, from Chicago. Après avoir passé 4 jours à Londres, ils étaient à Paris pour 5 jours et tentaient de découvrir le monde gay européen la nuit (il faut dire que la nuit, aux Etats-Unis, c'est pas folichon comme ambiance dans les rues...). J'ai discuté avec eux, nous avons balayé un nombre incalculable de clichés - vérifiés - et j'ai notamment pu me rendre compte d'après leurs propos que le monde gay américain est sensiblement différent d'ici. Bien sûr, Chicago a son quartier gay mais les relations sont "à l'américaine", comprendre que tout le monde est très friendly au premier abord et très prude ensuite, très étanche affectivement parlant. C'est étonnant de se rendre compte à quel point nous avons le fonctionnement inverse ! Pour être allé plusieurs fois aux USA, je peux en parler (et dire les cicatrices que ça m'a laissé).

Pour reprendre l'expression d'un milliardaire que j'ai croisé par hasard à New York, cette discussion était "délicieuse". Non seulement la communication était très bonne (je suis heureux de voir que je n'ai pas perdu mon anglais) mais en plus je suis tombé sur deux mecs fins, amusants, subtiles, toujours avec le sourire bright au visage. De quoi a-t-on parlé ? De langue, d'expositions (au RAIDD... je sens que j'ai innové), de Paris, du prix de l'essence, du South Dakota (état immense ne contenant rien sauf le Mont Rushmore, monument de taille relativement ridicule mais fierté nationale), de thematized parties, de bud vs budlight, des sites animés du marais le soir... J'ai expliqué que, contrairement aux Etats-Unis, les bars et les boites étaient deux choses différenciées en France. Je leur ai aussi dit que, dans le marais, les boites sont assez orientées dans leur finalité. Ça les a surpris. Il l'ont été plus encore quand je leur ai confirmé qu'au sous-sol du RAIDD, il pouvaient trouver des cabines... Là-bas, l'accès au sex est beaucoup moins facile. Confrontation constructive de cultures différentes. Je peux dire qu'ils étaient autant ravi que moi que nous nous soyons vu, ce soir-là.

Faut-il préciser qu'à cet instant où ils ont décidé de partir, j'étais totalement fond of Ney, ce garçon de 27 ans que j'avais pris pour Benjamin ? Pire encore, son copain (qui ne l'était pas, je refuse d'être trahi par les mots) ne me laissait pas indifférent du tout, lui non plus ! Si j'avais pu, je les aurais bordé tous les deux. Je les ai raccompagné jusqu'à Chatelet pour qu'ils prennent leur métro, en ayant pris soin auparavant de les amener sur la Seine (ah, Paris by night... so beautiful... et Ney... so cute...).

Je tiens à présenter d'ors et déjà mes excuses pour les termes que je pourrais employer par la suite. Je poursuis.
Putain de merde ! Pourquoi cette saloperie de pudibonderie à deux sesterces a-t-elle frappée si durement des States ?!? Je hais la Création !!! S'ils avaient été parisiens, ou ne serait-ce que français, Ney aurait été l'homme de ma vie !!! Pourquoi ce n'était pas le cas !!! (je ne mets pas de point d'interrogation, ce constat étant abominablement immuable). Et puis il a fallu leur dire au revoir. J'avais espéré prolonger la soirée mais je voyais qu'ils en avaient peur, c'était râpé ! Saloperie de bonnes moeurs... et connerie d'accolade à l'américaine !!! Là, je ne me suis pas laissé faire, on n'allait pas me détruire ma soirée jusqu'à ce point ! Je leur ai appris à faire la bise. Qu'ils ont très vite maîtrisé, ma foi, et ils étaient plus doux que les français en la matière. Rrraaaaaaaaahhh !!!! C'est là que Ney a pris mon adresse mail et qu'il m'a ensuite refait la bise, spontanément, sans doute très fière de pouvoir me montrer qu'il avait passé une agréable soirée et qu'il maîtrisait parfaitement la coutume locale. Rrraaaaaaaaaahhh !!! Je suis parti, totalement in love, Ça m'a tenu 48 heures de sourire niais ! A présent, j'ai plus de recul et je roule davantage à la nostalgie. Mais j'ai toujours quelque chose qui bouillonne en mon sein et qui tient à peu près ce langage :

Ney je t'aime ! / saloperie pourquoi ? / il était si beau... / je suis maudit ! / Peut-il y avoir un équivalent français, je serais preneur... / c'est loin, Chicago ? / si je rencontre un prêtre américain - ou Benoît XVI - je lui éclate la gueule !"

Ney...

vendredi 20 mars 2009

Instantané émotif

Soulagement temporaire, je suis allé rejoindre un groupe d'impro pour un essai, hier soir. C'est confirmé, ça me manque ! L'avenir dira si je les rejoindrai de façon plus régulière...

J'ai regretté, hier, dans le métro, de ne pas avoir mon cahier avec moi. J'aurais voulu exprimer une effusion d'émotions et j'ai peur qu'à présent ça fasse un peu réchauffé. Je me lance quand même : certains plats sont encore meilleurs le lendemain.

J'attendais la prochaine rame derrière un mec un tout petit peu plus grand que moi, les cheveux courts, le col blanc bien ouvert sur une veste en cuir. Quand le train est arrivé, il a légèrement tourné la tête et j'ai vu un joli grain de peau, la peau légèrement bronzée, une bouche fine, des yeux noisettes admirables. Choc. Je monte juste derrière lui et, aucune place n'étant libre, je reste debout, planté derrière lui, à une dizaine de centimètres.
La température monte. Il est presque de profil mais pas totalement, je devine plus que je ne vois. Il est là, juste devant moi. Il ne fait pas attention à moi. Je me penche. Je suis à moins de cinq centimètres de son cou. Je respire dans son col... pas d'odeur significative, sauf un je-ne-sais-quoi de touche masculine, résidu d'un parfum dissipé. Il est subtile. Il est beau. Qu'il est plaisant d'être près de lui... jusqu'au moment où il se retourne. Impression étrange. On dirait que le visage est celui d'un autre que l'on aurait collé sur le sien, à ce détail près que l'autre avait une face deux fois plus petite. Disproportion. Pas beau. Pas harmonieux. Fin du charme.

Si j'avais encore un doute, cette fois c'est confirmé : les hommes sont plus beaux de dos...

NB : la photo de droite est là pour nous rappeler que, de face et décapité, un mec n'est pas mal non plus.

jeudi 19 mars 2009

De l'impro...

Comme j'ai la tête très prise par ça, je vais vous raconter ce qu'est un cours d'impro et ce qu'est un match d'impro. J'ai eu l'occasion de me rendre compte que souvent, les gens ignorent ce dont il s'agit et en ont un peu peur (surtout quand il faut monter sur la scène, répulsion garantie).

Tout d'abord, un peu d'histoire. L'improvisation est née au Québec avec ce constat des comédiens : les gens vont massivement voir des matchs de hockey sur glace et désertent les salles de théâtre. Il faut trouver un moyen de les attirer davantage. Aussitôt dit, aussitôt fait. On invente un type de spectacle sans texte (donc pas du théâtre) où la scène est transformée pour donner un aspect de patinoire ; on crée un arbitre, équipé comme il se doit, et suppléé par deux assesseurs (ses les juges de touche, en quelque sorte) ; on crée des règles - et donc des fautes ; le public est sollicité car il peut jeter des chaussettes s'il n'est pas content (la tradition veut que ce soit l'arbitre qui les reçoive car il est méchant. Bouh...) et c'est aussi lui qui "note" les performances et donne ainsi la victoire à l'une des deux équipes ; les comédiens (deux équipes de 6) sont habillés en jogging et maillots d'équipe numérotés et si possible nominatifs ; les troupes artistiques commencent le spectacle en chantant a capela leur hymne. Bref, on fait un match de hockey sans sport mais avec du théâtre non directif. Les spectacles d'improvisation sont faits pour être majoritairement drôles et c'est un vrai plaisir d'y assister.

Tout cela pourrait créer un esprit de compétition. Et bien ce n'est absolument pas le cas. En fait, le match n'en est un que pour le public qui le regarde. Les improvisateurs sont souvent des gens qui ne se connaissent pas et se rencontrent sur la patinoire en ignorant totalement ce que l'autre veut et va faire. Or, pour réussir une scène, il faut monter une histoire et le faire tous ensemble. Il est donc obligatoire de jouer AVEC l'autre et non pas CONTRE l'autre. L'ambiance est donc détendue, l'entraînement pré-spectacle (très physique, je vous assure !) en commun est joyeux, l'apéro de décompression l'est tout autant (très physique aussi...).


En quoi consiste un cours d'improvisation ? Avant de vous faire une description, je souligne qu'il s'agit ici de vous embrigader afin de colporter la Bonne Nouvelle : l'Impro est parmi nous. Bref, c'est de la pub.

Un cours commence par 5 petites minutes de relâchement. Excellent pour les gens stressés, il consiste en gros à fermer les yeux et à respirer le plus lentement et profondément possible. Personnellement, à ce stade, il m'arrive de faire des hypoxygénies (joli barbarisme, non ? La création est un passage obligé en impro) mais ça relaxe quand même.

Le cours enchaîne directement avec des exercices pour développer les capacités indispensables à l'improvisation : le placement, l'écoute, le laisser-aller, l'imaginaire. En impro, il y a des règles à respecter et elles ne sont pas forcément innées. La première d'entre elles : il est interdit de refuser l'autre. Par exemple, si on vous dit qu'un nouveau sauna vient d'ouvrir pour les laids et que ça serait marrant d'y aller, vous devez répondre "oh oui !!! On va enfin se sentir chez nous. Et on pourrait même se faire des plans à plusieurs !!!", ce à quoi l'autre dira certainement "Super idée, en plus j'ai pensé à prendre ma caméra...". Bref, il est impossible de dire non (la raison : un refus bloque l'histoire et tue l'impro en cours).
Une autre règle : on est ce que l'on joue et on ne force pas l'autre à être différent de ce qu'il veut jouer. Il est interdit, par exemple, de dire à l'autre de but en blanc "tu as 10 élèves de plus dans ta classe de maths ?!?". Rien ne vous dit qu'il est professeur ou étudiant et s'il avait décidé d'être trapéziste, et bien ça lui donne une belle occasion de faire une acrobatie renversante et vous de la fermer. Il faut donc savoir écouter l'autre pour comprendre ce qu'il est (on évite soigneusement de débarquer en criant : je suis un policier et je porte ma matraque du coté gauche, on le mime. Sinon ça casse l'effet : a-t-on déjà vu les gens arriver en criant qui ils sont ?).

Les exercices sont particulièrement amusants à partir du moment où vous oubliez que vous êtes ridicules : non seulement les autres le sont aussi, non seulement le ridicule ne tue pas - je témoigne - mais en plus, plus vous sur-jouez et plus c'est crédible et magique. Quelques exercices sympa ? Le chouba, un système de passation d'énergie qui rempli les batteries de tout le monde à fond (à la sortie du cours, elles seront totalement vidées). Les machines sont aussi extraordinaires. Un thème au hasard : machine à voyager dans le temps. Chaque personne doit se greffer, une à une, sur la scène, pour mimer un mouvement cyclique et bruité correspondant au thème. Par exemple, quelqu'un pourrait faire un cadran d'horloge tournant en sens inverse, un autre faire un dinosaure qui apparaît et disparaît, un troisième l'évolution de l'homme, etc. la magie étant quand les personnes se mettent à interagir entre elles (le quatrième pourrait remonter l'horloge de temps en temps, etc.).

Un exemple de machine à pizza...



Le cours continue et se termine par les petites impro et des exercices de mise en situation. Ce sont des mises en condition pour les scènes de match. Une scène est caractérisée par son sujet (par exemple "belle du seigneur"), son nombre de joueur de chaque équipe, le temps (30s, c'est très très court, 5 minutes, c'est une éternité) et son thème. Le thème est un point fondamental. L'improvisation doit se développer dans ce cadre. Quelques exemples de thèmes : far west, horreur, roman photo (les joueurs se figent et des joueurs cachés disent des phrases à chaque pose, comme si on enchaînait les photos), sidcom (cette fois l'action se déroule normalement mais niaisement et les joueurs cachés agrémentent sans cesse de rires "pré-enregistrés"), tragédie grec (les joueurs cachés se lèvent régulièrement avec une petite phrase chantée : c'est le cœur), Marguerite Dumas (il faut l'avoir lu pour comprendre cet instant de dépression profonde), peau de chagrin (la même impro est jouée plusieurs fois mais sur un temps qui est divisé par 2 à chaque fois...), etc.

Un exemple valant plus que de longs discours...


Pour finir, l'impro est un moyen extraordinaire de s'amuser, de s'accepter, de rire, de laisser libre son imagination, de s'ouvrir aux autres. Bref, faites de l'impro.

C'était long mais chaque mot est une raison supplémentaire pour faire (ou voir) de l'impro...

Bons moments

Hier soir fut pour moi un doux moment. J'ai reçu chez moi deux couples d'amis (hétéros, personne n'est parfait mais je suis tolérant...) et je ne connaissais pas ou peu les deux demoiselles. Le repas s'est magnifiquement bien passé (l'avantage de la fondue bourguignonne : simple et rapide à faire), les discutions intéressantes, les appétits savamment étouffés par des dosages optimaux. Fin de soirée avachis sur les canapés, un verre de vin à la main, à refaire le monde ou ne rien refaire du tout. Être juste bien.

Cet état de plénitude a tardé au-delà de la vaisselle à faire, ce qui prouve que j'étais très heureux ou très fatigué. Cette soirée m'a fait du bien. Comme il est doux de recevoir des petits mots discrets mais qui résonnent à mes oreilles comme le le plus gros des bourdons catholiques. "Cette soirée est géniale". Hummm ! "Décidément, c'est très agréable de venir chez toi". Hummmmmmm....



Sans transition valable, j'ai des projets et ça fait du bien. En fait, j'en ai deux. Le premier, c'est de me remettre à courir. Je me suis déjà tapé 4 marathons ces trois dernières années (le dernier étant le premier Marathon Nice-Cannes, un parcours traître car tu penses courir sur du plat en suivant la côte et tu finis par escalader les caps...) et je veux relancer la machine : je suis obligé d'admettre que je suis un grand masochiste. Le beau temps est de retour, moi aussi. Ce week end, j'irai verser des perles salées sur un parcours encore non défini (les quais de Seine le dimanche ?...). Mon autre projet, c'est de reprendre les cours d'impro. J'ai ça en moi, cheville au corps, et ça me démange énormément. Il FAUT que je trouve un cours. Je trouverai... J'ai tellement envie de refaire une "mitraillette", une scène sur le thème des tragédies grecques, des romans photo ou des sidcom, une histoire à accents, des machines à faire des bisous ou à faire maigrir, des tableaux d'open space ou de campagne... J'ai besoin de m'évader. J'ai besoin de rêver. Je trouverai.

mardi 17 mars 2009

On n'est pas rendu...

Bon, j'ai un problème.

Je suis célibataire. Ça, ce n'est pas un problème en soi. C'est-à-dire que mon histoire m'a permis d'apprendre et d'apprécier cet état de solitude - forcé, je vous l'accorde. Et puis, j'ai l'espoir que ce ne sera qu'un état passager... Là où il y a une difficulté, c'est que (comme le reste du monde des invertis semble le dire) je rêve d'une situation à deux ET STABLE. Vous voyez le soucis ?

Il parait, d'après mon premier amour qui a fui en Asie, que les relations sont beaucoup plus stables et heureuses là-bas. Le crédit lié à l'objectivité de son point de vue est plus bas que le QI d'une moule donc je n'en parle pas et je me centre sur la seule population gay que je connais (assez peu quand même) : celle de Paris.

J'ai écouté les gens, j'ai lu des blogs, j'ai reçu des témoignages au cours de discutions imprévues et j'ai constaté que le schéma est très souvent le même. Les "jeunes" de moins de 30 ans sont totalement instables et personnifient à la perfection le bal des spermatozoïdes en mouvement lors d'une fécondation : ça part dans tous les sens et à la fin, tout le monde a rencontré/connu tout le monde (et il n'y en a qu'un seul qui s'en sort ?). Au delà de 30 ans, il existe une nouvelle pression sur les épaules, celle de l'âge avançant et des capacités/caractéristiques physiques au bord du début du déclin (pas besoin que ça ait commencé : le mal est dans la tête). Il devient donc urgent de trouver une âme sœur et de s'installer durablement avec elle car on pense que le pouvoir de séduction tombera aussi vite que les poignets d'amours naissants pendouilleront.

J'ai 25 ans. Je rentre dans la catégorie des spermatozoïdes. Pourtant, j'ai un désir supérieur à un gamète. Que puis-je espérer ?

J'ai dit que l'âge semble un bon remède à la frénésie de la jeunesse. Là où c'est moins amusant, c'est que je n'ai pas les mêmes projets qu'un autre qui a 10 ans de plus que moi. Ça ne peut donc pas coller : nous ne regardons pas dans la même direction (il y a des exceptions, c'est vrai... et j'ai bien tenté l'expérience...). L'âge attendra (mais pas longtemps, je le devine déjà).
Pourquoi les jeunes sont si volages, alors que tous rêvent d'une vie établie ?!? J'ai lu une hypothèse explicative là-dessus. La raison serait le "pullulement" des gays dans Paris, ville Lumière. Une séparation devient sans importance car le remplacement est assuré à peu de frais.
On ne peut pas en dire autant dans les autres villes françaises, moins bien fournies. Paradoxalement, il serait donc préférable d'être en "province". Une vie socialement plus dur mais à deux contre une vie facilité mais esseulée.

Peut-être avez-vous vu percer mon deuxième point : le changement est facile parce que l'histoire et les contraintes sur le monde inverti (j'adore ce mot !!!) l'ont étrangement libéré sur le plan sexuel. Comparons : un hétérosexuel est confronté à la pudeur sociale, se marie en promettant la fidélité, se lie puissamment par un enfant, etc. Et je ne m'avance pas sur cette histoire comme quoi les femmes sont moins enclines à s'offrir que les hommes, d'où des rencontres et alliances moins évidentes entre hétérosexuels (réputation que je serai bien en mal de prouver ou justifier mais qui semble assez pertinente). En opposition, le monde gay n'a pas à se soucier des problèmes de reproduction (mais doit se protéger quand même s'il ne veut pas, à défaut de se lier avec une femme, signer un contrat avec la mort). L'uranien (j'adore aussi ce mot... j'adore le français en fait ! A tout point de vue !) peut trouver des lieux spécialement destinés aux rencontres à but sexuel (bars, boites, saunas, etc.) qui ne sont pas des bordels et dont les relations reposent sur un consentement mutuel, ce qui efface tout sentiment de culpabilité ou de prostitution. Bref, l'inverti peut se "soulager" sans aucune difficulté alors que l'hétéro est frustré. Nous, pédés, avons de la chance ! Sauf qu'on désacralise totalement le lien amoureux-sexuel et qu'on oublie ce qu'est la stabilité. Bref, en satisfaisant la libido, on détruit l'espoir de nos esprits. Tant que nous jouissons de la jeunesse éternelle (cf. Aznavour) et qu'il n'y a aucune règle nous contraignant réellement à se poser (je pense éventuellement à un mariage gay, oui), nous ne changerons pas...

Je crois que ma seule solution, c'est d'attendre la trentaine.

lundi 16 mars 2009

Citoyens du monde

Avant toute chose, je voudrais vous proposer cette vidéo, trouvée au détour d'un clic et qui me fait fondre.



Tout ça met cruellement en exergue ce mal dont l'occident souffre (je généralise à l'occident en me basant sur les quelques voyages que j'ai pu faire en Europe et aux USA). Les gens sont devenus des individus indépendants et isolés. On ne se parle plus. On ne se regarde plus.

Vivant à Paris, il m'arrive parfois de penser que ces centaines de personnes que je croise en moins de 5 minutes ont toutes une vie, une histoire, des sentiments, des moments durs et tendres, des secrets, des avis. Mais à peine ai-je le temps d'y penser qu'elles sont déjà loin. Comment pourrait-on s'intéresser aux autres avec si peu de temps ?

Quand je suis dans le métro, le temps passe moins vite (d'ailleurs, en bon parisien, je serais ravi si cette vieille carlingue pouvait aller plus vite... je suis trop pressé par le stress ! Comme dirait l'autre, "je suis mala-deuuu..."). Ça me laisse tout le loisir de promener mon regard sur la foule. Il y a deux conséquences à ce déshabillage facial. La première, c'est que je souris : tout le monde semble triste ou renfermé (j'ai réfléchi sur ce point et je crois que c'est l'impression donnée naturellement par un visage dont tous les muscles sont relâchés, mis à part ceux de la mâchoire et des paupières, bien sûr). Un jour, j'ai lu ce proverbe : "Si la vie est longue, un sourire ne prend qu'une seconde". Alors quand je me surprends le visage relâché, je fais un effort et je souris. Comme la vie semble alors plus sucrée...

L'autre conséquence, c'est que je me mets à juger la beauté des visages. Attention, je ne parle pas de la beauté qu'on veut nous inculquer dans les publicités mais de la beauté naturelle, celle qui est due à un grain de beauté, une mer de rides, des cheveux d'argent... Il y a tant de visages si laids et tellement plus de visages si beaux ! C'est assez étonnant. Comme quoi le jeune âge, le maquillage et la chirurgie esthétique ne font pas nécessairement la beauté visible de quelqu'un.

Toutes ses réflexions, à partir d'une petite vidéo... pourvu que j'en trouve d'autres !

dimanche 15 mars 2009

Oh les jolies photos !

J'ai pour habitude d'aller voir des expositions dans Paris le week end, avec un ami qui revient régulièrement de Poitiers (une fois par mois à peu près, ce qui est une fréquence acceptable). Le problème, c'est qu'il est (ou semble) beaucoup plus éduqué que moi, d'un point de vue artistique. Résultat : il m'entraîne dans des expositions du type "De Miro à Warhol" (admirez ce bleu de Klein, sur la gauche...) ou encore sur l'art russe de 1970 à 1995 à la Maison Rouge (ça ne s'invente pas). J'ai eu beau faire connaissance avec une visiteuse d'origine russe et draguer le surveillant, j'en suis sorti sans avoir compris le dixième de ce que j'avais pu voir. Ce qui rassure, c'est qu'apparemment mon ami avait l'air encore plus déboussolé que moi...

Ce dimanche, encore une fois, ça n'a pas raté. J'étais assez partant pour aller voir la collection de photos de la Bibliothèque Nationale de France rassemblées sous le nom "Controverses". L'idée ne lui a pas déplue mais il a préféré nous entraîner à la Monnaie de Paris voir l'exposition sur David La Chapelle, célèbre photographe américain... De plus, il a voulu qu'on y soit à 10h30 (à l'ouverture) et moi, être dans Paris à 10h30 un dimanche matin, il faut vraiment que ça soit un ami qui me le demande. Bon, c'est un ami...

Je ne peux pas dire que j'ai été déçu. De ce que j'ai compris, David (La Chapelle, donc) est très vite tombé dans la photo, mise en scène grâce (ou à cause, c'est selon) sa mère. Il se rend à New York et rencontre par hasard Andy Warhol qui tombe totalement sous le charme... de ses photos, bien sûr. Ce dernier lui fait donc signer des contrats avec des magasines, notamment de mode. C'est ainsi que David (... La chapelle !) devient un photographe de renom dans ce milieu. Les conséquences sont visibles : on retrouve les couleurs criardes des robes de styliste sur ses photos et les modèles sont tous des mannequins ou des stars de renom (Madonna, Huma Thurman, Paris Hilton, Kenny West, Eminem, Naomi Campbell, Marilyn Manson, Pamela Anderson, Courtney Love, Angelina Jolie, etc.). Les modèles eux-même sont soit plutôt vêtus de vêtements de couturiers, soit nus.

Il semble que David (...) ait un problème avec la religion. Nombreuses sont ses photos faisant référence à des scènes ou des symboles bibliques, comme par exemple ce Christ noir, mais aussi une reconstitution de la Cène dans un squat, ou une vision de la Vierge tenant sur ses genoux un Christ mort... d'overdose ! Bref, que du très bon goût aux yeux du Saint Siège. Et encore, s'il n'y avait que ça ! David a aussi un regard très critique sur la société de consommation et, plus encore, sur la débauche de luxe (et de luxure) dans le milieu de la mode, du strass et de la jet set. Milieu auquel il est par ailleurs parfaitement intégré...

J'en arrive à ma vision de son œuvre. Et là, il n'y a pas à hésiter, je note tout de suite la beauté de ses photos... et surtout de ses modèles. Veuillez m'excuser pour ce qui va suivre, mais je ne peux pas réfréner ce cri du cœur. S*LOPERIE de P*TAIN de M*RDE, qu'ils sont beaux !!!!! Rien que pour ça, ça vaut le coup d'aller voir l'expo ! Je ne pouvais pas vraiment partager ce point de vue avec mon ami préférait Naomi Campbell au choupi du premier plan et il fallait que ça sorte donc ça, c'est fait.


Je reprends. Le hic de l'hisoire, c'est que David est un peu malade dans sa tête, à force de jouer à des jeux de grand qu'il n'assume pas beaucoup (en fait il doit sans doute assumer mais il dénonce tout ça quand même : l'image avant tout). On se retrouve donc avec des photos qui... partent un peu en live... voir plus... Notez que même dans le trash, ses modèles restent toujours remarquablement beaux.





Il ne doit maintenant plus faire de doute dans vos esprits que David est un gros pervers. Apparemment, vous êtes les seuls à vous en être rendu compte et il peut continuer à photographier impunément des sex symbols pour nous les présenter dans les positions les plus exquises. J'ai donc beaucoup apprécié cette exposition (et j'espère que ces photos vous donneront un aperçu du plaisir que ça pu être).

Sur ce, je referme ce post en vous abandonnant deux dernières photos. Je suis sûr que vous les apprécierez à leur juste valeur. Après tout, c'est de l'Art !