dimanche 28 juin 2009

La fierté en 2009

C'était une belle Gay Pride ! C'était aussi la première à laquelle j'allais. Je ne peux pas être déçu ! Des chars qui débordaient de joie étaient séparés par des créatures plus extraordinaires les unes que les autres et par une foule dense et enjouée. Je me suis lancé et j'ai intégré la foule qui faisait office de traîne au bus rouge Durex. Pourquoi ce char ? D'abord parce qu'il diffusait de la bonne musique, ce qui est primordial quand on suit un char pendant plusieurs heures ; ensuite parce qu'il distribuait capotes et drapeaux arc-en-ciel et je n'avais ni l'un ni l'autre avec moi en arrivant ; enfin parce qu'il y avait en haut du bus un fort joli garçon et ça ne gâchait rien au paysage.

Assez rapidement, l'impression que j'avais eu en regardant défiler les premiers chars s'est confirmée avec l'analyse des gens que j'avais autour de moi... jeunes ! J'avais lu quelques articles de gens plus âgés qui parlaient nostalgiquement des Marches du passé, en disant que ça ne valait plus le coup d'y aller, que c'était mieux avant, etc. Que ces messieurs ne se fâchent pas mais il me semble que la jeune garde, pleine d'énergie et de rêves, a pris la relève...

N'empêche que ça m'a fait bizarre quand ce minet s'est approché de moi et m'a mis le bras autour de la taille (j'étais torse nu, forcément).
- Salut. Tu es seul ?
- Oui...
- Comment tu t'appelles ?
- Lazare...
- Quel âge as-tu ?
- 25 ans... mais toi tu es bien jeune...
- J'ai 18 ans !!!
...
...
*** Je lui dis de retourner chez sa mère ou je lui demande si son bac s'est bien passé ? ***
...
- Je préfère les mec plus vieux.
- Fait-moi un bisous quand même...

Voyant bien qu'il n'allait pas me lâcher, je me décide à lui claquer une bise pour en finir. Le petit con. Pensait-t-il vraiment qu'il allait m'avoir en tournant la tête au dernier moment pour qu'il puisse me rouler un palot ? Je ne suis pas né de la dernière pluie, j'avais visé l'oreille. Avec son mouvement de tête, j'ai touché en plein dans la joue... Il est parti et je ne me suis pas retourné.

J'ai raconté cette histoire a un ami, plus tard. Il m'a demandé si je n'avais pas eu envie de ce corps tout neuf, qui ne demandait que ça (car, pour moi, toute cette discussion d'anthologie aurait pu se résumer à "Est-ce que tu peux me dépuceler ?"). Bah non, franchement non. Je ne suis pas attiré par les mineurs, là c'est très clair ! Et j'avoue que c'était assez perturbant. Je ne suis d'ailleurs pas sûr de savoir entièrement pourquoi...

J'ai continué à suivre mon char, jusqu'à dépasser le pont Sully. Quelques centaines de mètres avant la place de la Bastille, je me suis arrêté sur le coté pour voir le reste du cortège passer. J'avais marché (danser serait sans doute plus proche de la réalité...) pendant 4 heures et je suis resté encore 1 heure à regarder les gens passer. Et puis, au bout d'un certain temps, le cortège s'est immobilisé et n'est plus reparti. La raison était assise devant le char GayLib et s'appelait Act'up et Panthères Roses. Débat complexe : les deux associations bloquaient le char GayLib, mouvement affilié à l'UMP, car selon eux le parti au pouvoir n'avait quasiment rien fait pour les droits des homosexuels, contrairement aux promesses du "candidat Sarkozy". Je suis relativement d'accord pour dire que l'UMP s'est platement couché sur le sujet - je pense notamment au projet de loi de Nadine Morano sur les couples homoparentaux. Mettre une pression sur le char allié de l'UMP est une bonne chose, d'après moi. Cependant, si les politiques doivent recevoir une piqûre de rappel, il n'y a pas de raison de s'opposer aux homos qui sont sur le char : nous avons le même combat. Le débat de savoir s'il faut bloquer le char devient donc un dilemme particulièrement sournois...

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