jeudi 4 juin 2009

Danses espagnoles

Comme dit dans mon précédent post, parmi les effets collatéraux de la corrida, les férias accueillent d’autres éléments du folklore hispanique. Il y en a un qui me charme tout particulièrement, c’est la danse que l’on peut voir dans les rues. Parfois, des femmes dansent le flamenco mais c’est assez rare car très difficile et dur d’accès pour les non-initiés. Au contraire, la sévillane est une danse qui se rapproche du flamenco mais qui est beaucoup plus « simple », tant à l’exécution qu’à la compréhension.




J’ai croisé deux fois une troupe de huit jeunes femmes, toutes habillées du costume traditionnel et dansant la sévillane. Cette danse implique des mouvements de bras et de mains assez délicats mais qui peuvent se précipiter, l’utilisation éventuelle de castagnettes et de claquettes (pour les hommes comme pour les femmes). C’est à cause de ce dernier point que la sévillane est très souvent dansée sur un sol de pierre ou, mieux, une scène en bois surélevée. Ainsi, le coup de pied raisonne fortement et marque le tempo.


La sévillane peut se danser seule (et j’insiste sur le genre du mot car je n’ai jamais vu un homme danser seul) ou en couple. Enfin, quand je dis couple, comprenez un homme accompagnant une femme ou deux femmes ensembles. Dans la troupe des huit femmes, il y en avait une qui sortait nettement du lot. Elle était petite mais au teint mat et d’origine gitane. Le flamenco comme la sévillane sont des danses injustes : seuls les gens issus du milieu tzigane dégageront la noblesse véritable de ces danses. Tous les autres ne seront jamais que de pâles copies… La petite gitane avait donc cette classe. Il est très difficile d’expliquer le charme fou qui se dégageait de son port de tête, sa cambrure fière, la cassure de ses poignets, la force de ses mains. Elle était royale.



Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, je suis donc resté envoûté devant ce petit bout de femme, fière comme un coq. Il faut dire que si les hommes ont des pantalons forts seyants, la sévillane ne les met pas en valeur. Normal, me direz-vous ! J’ai le sentiment que cette danse est faite uniquement pour que les hommes puissent apprécier la grâce des femmes. Ainsi, mêmes les danseurs ont une posture qui leur permet de tourner autour de la demoiselle tout en l’observant sous toutes les coutures et en les accompagnant du bras pour les faire danser encore et encore sous leurs yeux, pour leur plaisir. Ce qui ne les empêche pas d’avoir la même cambrure que leur compagne, de leur faire des passes comme si ils les toréaient et de taper du pied comme le taureau en rut prêt à charger. Se rincer l’œil, oui, mais en toute virilité !

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