vendredi 26 juin 2009

Fête de la Musique 2009

Bon Dieu, le temps passe et je manque de présence ! Comme je n’ai toujours rien à raconter mais que ma vie est faite d’une myriade de petits plaisirs, laissez-moi vous narrer ma fête de la musique.

La journée de dimanche a commencée vers 13h (ce qui est un bon début, d’après moi). Je me suis rapidement mis en selle et, une heure plus tard, j’étais devant les grilles du palais de l’Elysée, à admirer la fanfare de la Garde Républicaine. Je n’avais jamais vu de représentation « trompette et tambour » et je dois admettre que, mis à part une certaine similitude avec les bruitages guerriers de films tels que Il faut sauver Ryan qui se meurt dans d’atroces souffrances, c’est très impressionnant. Le tambour, surtout. Une grande maîtrise, tout en toucher, en célérité et en nuances (terme musical consistant en une modification de l'intensité d'un son ou des phrases de l'exécution musicale, merci mon Trésor). Fin de fanfare, lancement de l’orchestre de la Garde Républicaine qui, après avoir interprété quelques morceaux de jazz magnifiquement exécutés (ils sont tout de même très fort…), s’est livré à une apologie de l’œuvre intégrale de… Johnny Hallyday. Quelle surprise…

Bien que l’accès à la cours du palais fût public, je ne m’y suis pas aventuré pour deux raisons. La première, majeure, était que j’avais un couteau dans la poche. Tenter de passer les portiques avec, c’était comme vouloir passer une nuit avec David Beckham sur le Nil : improbable. La seconde raison, majeure, était que je ne voulais pas m’enfermer dans un lieu précis, sans pouvoir bouger selon les envies : la fête de la musique c’est aussi le papillonnage institutionnalisé. Enfin, troisième raison (majeure) : j’ai pris un immense plaisir à regarder s’affairer la sécurité devant la façade de l’Elysée. Il semblait y avoir une bonne ambiance entre les différents agents de sécurité, les gardes républicains ayant revêtus la tenue d’honneur et les autre… ah, les autres ! Ils étaient quatre, quatre stéréotypes de film d’espionnage. Un cinquantenaire petit, au ventre rebondi, en costume beige, armé, qui en a déjà vu d’autres. Prêt à faire intervenir l’armée s’il le faut et pas de quartier, bien entendu… Avec lui, un trentenaire très grand, sec, nerveux, costume noir pour cheveux bruns et visage sombre, qui ne cesse de faire des allers-retours sur toute la longueur de la rue. Le vent soulevait sa veste et laissait apparaître un bracelet orange SECURITE ainsi qu’une discrète arme de poing. Une sorte de Thierry Lhermitte en plus nerveux, au final. Beaucoup plus calme était la tour de contrôle d’un mètre soixante-dix typée asiatique, pantalon noir en pattes d’éléphant, veste beige cintrée, coiffure parfaite, maquillage parfait, le tour donnant un air sobre mais indéniablement chic et stylisé. Enfin, voila la perle de l’équipe qui arrive. Celle-ci devait avoir un statut supérieur aux autres puisqu’elle était la seule à être autorisée à entrer dans les bâtiments. Habillée toute de noir avec un grand manteau en fourrure (je précise qu’il faisait un temps radieux et que j’avais chaud rien qu’à les regarder), prête à enchaîner sur la soirée de gala qu’elle devait avoir planifiée pour le soir-même, deux talkie-walkie sur ses hanches et un téléphone vissé sur l’oreille. En résumé, Kristin Scott Thomas en moins sexy et moins vieille aussi. Voila l’équipe des quatre tueurs chargés de veiller sur la « sécurité présidentielle de façade »…

Je vais vite pour la suite. Je me suis transporté de l’entrée de l’Elysée aux jardins public du palais et j’ai pu apprécier opérette (un Mari à la porte d’Offenbach, remarquable !), quintette (exécutant les Quatre Saisons de Piazzolla) et orchestre des gardiens de la paix. Bon, l’orchestre manquait somme toute de puissance donc j’ai filé à l’anglaise pour me retrouver… dans un gala de fin d’année d’école de flamenco, bien sûr ! C’était génial. La quasi-totalité du public était composée des parents et amis des danseurs/danseuses et j’étais, je crois, le seul véritable amateur. Gros moments de solitude quand un pas difficile et rapide était exécuté sous mes yeux et que, dans un silence assourdissant, je lançais un « olé » pourtant de circonstance. J’en suis tout de même sorti plein de soleil dans la tête et de rythme dans les mains.

On est gay ou on ne l’est pas. Moi, je le suis (vous le saviez ? Ah…). Je me suis donc dirigé vers le seul endroit où je me devais de faire un passage (et préférentiellement à la tombée du jour) : le marais. Je vous entends bien médire « il fait parti du milieu, c’est une gay victim, incapable de stabilité émotionnelle, un minet superficiel, etc. » Fichtre, comme vous vous fourvoyez ! Ce qui est remarquable pendant la fête de la musique, c’est qu’on voit des gens dans des endroits où ils ne vont pas habituellement. Je suis donc persuadé que l’endroit était surchargé de gens surprenants et inattendus, ce soir-là...

J’arrive. Musique forte dans des rues bondées de monde. Quatre montagnes de muscles dansent en boxer devant le Raidd Bar. D’autres, moins impressionnants, s’exhibaient à leurs fenêtres. Le contraste entre les deux amateurs qui s’exposaient là-haut était d’ailleurs amusant : le premier n’avais aucun sens du rythme et ne connaissait pas le mot sensuel alors que le second devait sans doute passer toutes ses soirées sur les podiums des boites de nuit.

J’étais adossé à une voiture (blanche, je ne sais plus la marque, une Peugeot je crois) près de l’Open Café et je discutais avec un ami. C’est alors qu’est sorti de la foule un éclair de beauté. Il faisait un mètre soixante-dix à peu près, blond aux cheveux courts, des lunettes biens portées, un style vestimentaire que je qualifierai de neutre, un corps correctement proportionné, un mec sans prétention et dont l’intelligence luisait dans les yeux. Dès que je l’ai vu, je lui ai lancé mon sourire le plus accrocheur… qui a payé puisqu’il s’est arrêté pour me regarder et me retourner son sourire. Aaaaaarrrrrrrrr… Pardon. Il s’est remis à marcher, a tourné à nouveau la tête vers moi et a soudain disparu dans la foule. Pourquoi ne l’ais-je pas poursuivi ? Je me boufferais… SI TU TE RECONNAIS, REVIENS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Tu es beau et nous sommes faits pour nous entendre ! Je ne peux pas expliquer comment je le sais, mais je le SAIS. Comme je regrette de ne pas l’avoir approché… Contemplez mon malheur.

Malheur somme toute limité puisque je n’ai pas fini la soirée seul. Enfin, façon de parler. Je suis potentiellement en couple, dirons-nous, sans en être vraiment sûr ni en sachant si je le souhaite. Mais je sens que mon ruthénien, lui, est bien accroché (il a décliné mon invitation à dormir chez moi, prétextant qu’il « n’était pas pressé »). Je suis donc perturbé, plein de questions existentielles et je compte bien sur l’avenir pour me guider dans le feu de l’action. Bref, j’ai des problèmes de moitié…

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