lundi 7 septembre 2009

Mickael ? Mi. l'est, ni homme... (c'est pourri, je sais !)

N’étant pas totalement désolidarisé du monde social et de ses mouvements de mode, j’ai craqué. Pourtant, ça faisait longtemps que j’avais dit non, que je ne succomberai pas à la pression du nombre, que je valais mieux que ça (prétentieux...). Et puis, c’était trop gros, trop long ! Mais il se trouve que je n’avais rien d’autre et que je m’ennuyais passablement. Donc j’ai craqué. On me l’a prêté et il a duré deux semaines. Je parle, naturellement, du premier tome de la série ô combien populaire Millenium : Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes.

Un thriller. Pfffff. Je suis fait pour la haute littérature, pour la philosophie et les discutions de fin de soirées bien arrosées, pas pour un thriller !!! Dès qu’il y a un soupçon de suspense, je ne sais plus me tenir : je dois finir le bouquin avant de passer à toute autre activité (en particulier manger ou aller dormir). Alors un thriller sous forme de pavé, merci le cadeau ! A la fin du livre, le cadavre c’est moi...

Bon, ma lecture étant terminée, je vais quand même m’offrir le luxe de donner mon jugement. L’histoire est intéressante mais ce sont les personnages qui créent une attache vis-à-vis du lecteur. Leurs qualités et leurs tares les rendent étrangement touchants et aident de beaucoup à la qualité du roman. C’était la première remarque, la plus « classique ». La seconde porte sur la structure du livre, structure qui m’a surpris. Le système où l’on peut voir deux personnages évoluer dans deux environnements différents, chacun des deux ayant ses chapitres personnels alternés avec ceux de l’autre jusqu’à un chapitre de rencontre, on connait. Weber et ses fourmis avait exploité le filon jusqu’à épuisement et le truc est éculé. Là où la surprise est au rendez-vous, c’est que le dénouement survient bien soixante-quinze pages avant la fin du livre (sur près de 600 pages). Soixante-quinze pages à meubler, c’est beaucoup. L’auteur, Stieg Larsson, s’en sort pourtant adroitement : il a compris qu’après le dénouement de l’histoire, le lecteur éprouve un très fort sentiment de justice alors que celle-ci est rétablie par le héros. En conséquence, Stieg rétablie la justice pendant soixante-quinze pages et déverse tous l’acide et le fiel que la crise nous a fait accumuler depuis 2007 (le livre a été écrit en 2005, Stieg est de toute évidence un visionnaire...). Pendant soixante-quinze pages, le lecteur (moi) a envie de crier vengeance et de partir en vacances avec Arlette Laguiller pour planter la tête des patrons sur des pics (je note au passage qu'il y a beaucoup plus de photos d'Arlette sur internet où elle regarde vers la gauche, le passé, et non vers la droite, l'avenir. Choix politique ou communication délétère, qui pourrait le dire ?). Ceci dit, je déconseille à quiconque d’arrêter sa lecture au cours de ces dernières pages car, une fois le sentiment de justice évaporé sous l’effet d’une douche, d’un dessert ou d’une sieste, la fin doit être terriblement barbante à lire...

Impact d’un thriller : aujourd’hui, je discutais avec un ami de mes faibles chances de m’inscrire à un club de badminton étant donné qu’il y a 115 prétendants pour 65 places. Mon ami m’a suggéré de corrompre l’un des membres du staff pour augmenter mes chances de sélection. J’ai regardé le trombinoscope de l'équipe dirigeante et fait mon choix. Il se trouve que, dans le livre, les différents personnages s’appuient sur internet pour se renseigner à fond sur les autres protagonistes. A ma place, ils auraient immédiatement cherché des informations complémentaires sur mon sujet afin de mieux le cerner (et le piéger par la suite). C’est donc ce que j’ai fait.

Âgé de 29 ans, ancien employé comme ingénieur qualité à Renault et actuellement au chômage, flirt avec la dérision (il en faut pour être fan de Remi Gaillard, les câlins, les Lego, le petit écolier de Lu, les affiches Aubade, Nicky Larson et le College fou fou fou), pratique le badminton en compétition depuis 1998, se définit comme très sportif et modeste, assez aimable, chanceux, curieux, optimiste, ouvert et positif mais ne pense pas être particulièrement sociable, constructif, bavard ou fêtard, aime voyager (USA, Italie, Maroc, Tunisie, Suisse, Allemagne, Angleterre, Portugal et Espagne) et la lecture.


...

Ça fait peur, non ? Un type dont je n’avais jamais entendu parler 10 minutes plus tôt. Je connais à présent ses centres d’intérêt, son caractère, sa situation professionnelle (et toute sa formation, naturellement), etc.

Et dire que je n’ai même pas utilisé Facebook...

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