vendredi 4 décembre 2009

Un peu de français

A nouveau au chômage technique, je voudrais écrire un petit mot amène. Hélas, je n’ai guère de chose à commenter avec amusement et espièglerie. La vie est un peu trop sérieuse à mon goût, en ce moment (ma phrase précédente l'est un peu moins...).

Je dois vous conseiller un livre. Celui-ci n’a rien à voir avec les autres œuvres dont j’ai déjà pu vous parler. Écrit par Claude Gagnière, Pour Tout L’Or Des Mots est une compilation des citations, bons mots, rimes et mufleries de la langue française, le tout accompagné d’une mise en contexte assez appréciable. Par ce livre, vous vous cultiverez en apprenant l’historique de l’Académie Française, de ses frasques et de ses détracteurs comme vous découvrirez quelques curiosités, par exemple que dans le système monétaire anglais, le « pound » est le dernier nom qui a été donné à la livres et le penny a remplacé le denier mais le symbole de pound est resté « L » et le symbole du penny est toujours « d » (conservateurs d’anglais !). Je devrais vous citer quelques bons mots afin de vous convaincre définitivement que ce bouquin vous fera rire, seul, dans le métro ou dans une salle d’attente de dentiste, et vous fera donc gagner quelques minutes de vie supplémentaire. Essayons.

Quelques anagrammes (groupe de mots formés des mêmes lettres réarrangées) :
- LAURENT FABIUS = NATUREL ABUSIF
- ANGLETERRE = L’ETRANGERE
- PRESIDENT MAO TSE-TOUNG = TOUS MANGENT PRES DE TOI...

Deux ou trois sottises :
- J’espère que vous aurez pitié d’un pauvre homme qui a six enfants à manger plus sa femme et sa belle-mère.
- On a coupé les bourses de mon fils : il ne va plus en classe.
- L’assuré déclare qu’il occupe une bonne à tout faire d’une façon permanente et occasionnelle.
- La diarrhée, qui semble s’étendre à Paris, est une maladie de plus en plus courante...

Des vers ridicules de Corneille :
- Et le désir s’accroît, quand l’effet se recule (Polyeucte, 1642).
- Car c’est ne pas régner qu’être deux à régner ! (La mort de Pompée, 1644)
- Je suis Romaine, hélas ! puisque mon époux l’est (Horace, avant 1656).

Pour parler d’amour :
- Dire que c’est en faisant exactement la même chose qu’un homme honore une femme ou la déshonore (Noctuel).
- L’amour est cette merveilleuse chance qu’un autre vous aime encore quand vous ne pouvez plus vous aimer vous-même (Jean Guéhenno).
- Aimer, c’est se créer une religion dont le dieu est faillible (George Luis Borges).

Et quelques aphorismes pour finir :
- Dieu est-il le rêve de l’humanité ? Ce serait trop beau.
L’humanité est-elle le rêve de Dieu ? Ce serait abominable (Schnitzler).
- Le cercueil est le salon des morts ; ils y reçoivent des vers (Forneret).
- Les hommes couverts de croix me font penser à des cimetières (Picabia).
- La morale est mal disposée dans un pantalon (Picabia encore).
- Depuis deux mille ans, Jésus se venge sur nous de n’être pas mort sur un canapé (Cioran).
- Nul n’est assez grand pour se passer de piédestal (Sabatier).
- Petit poisson deviendra grand si le pêcheur en raconte la prise (Sabatier).
- Le rire sucre les larmes (Sabatier).
- Dieu est vivant est en bonne santé. Il est actuellement au travail sur un projet moins ambitieux (Roger Minne).

J’espère qu’au moins quelques unes de ces références vous auront décroché le début d’un sourire. Moi, je suis conquis. Amateurs de bons mots et de jeux neuronaux (car il y a aussi des contrepèteries, des charades, des devinettes, des combles, des paradoxes, des tautogrammes, etc.), en plein débat subversif sur l’identité nationale, je vous encourage à revenir à l’une de ses véritables composantes et à prendre plaisir aux petits bonheurs offerts par notre belle langue et rassemblées dans ce merveilleux livre, Pour Tout L’Or Des Mots.

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Voila, je suis sec de tout sujet supplémentaire sur lequel disserter. J’ai pourtant eu des perches pour m’informer sur la franc-maçonnerie, la morphopsychologie, les premières armes standardisées sous Elizabeth I ou encore quelques ragots de comptoir (quoi, Yann Barthès est GAY ?!? Tient, il est charmant… Comment ça, Jean Sarkozy n’aurait été qu’un scandale politique calculé destiné à couvrir le bruit entourant la comparution de Villepin devant les juges ? Il pleut, j’ai oublié mon parapluie. Les ravioles de Nice sont plus gouteuses que celles de Bordeaux. Etc.)... Je fais fi, tout ceci me laisse sans passion.





Remarquez, j’aurais bien une explication mais je n’ai pas le droit de la dire !




On fait toujours plaisir aux gens en venant les voir ; si ce n’est en entrant, c’est en sortant (Crochon).

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