jeudi 21 janvier 2010

Un p'tit test mon bon m'sieur ?

Après 2 mois de vie à deux (mais pas trop, mais quand même), l'excitation devient telle que la mémoire défaille. Il devient de plus en plus difficile de briser l'élan libidinale par la pensée d'un bout de plastique pourtant si crucial, j'ai nommé : le préservatif. Le risque allant croissant, il était temps d'aller faire un test de contrôle. Oui mais voila : je suis bélonéphobe !

La bélonéphobie, mot (inconnu du correcteur orthographique de ce blog), correspond à l'appréhension angoissante de toucher des épingles ou des aiguilles. En gros, dès qu'on me pique où que je vois une seringue s'enfoncer dans une chaire, je m'évanouis. La dernière fois qu'on m'a fait une prise de sang, je suis tombé dans les pommes deux fois, coup sur coup. Faire un test VIH s'apparente donc pour moi à une véritable épreuve.

Quand je suis arrivé à l'hôpital, et malgré les quatre barres chocolatées que je venais de m'enfiler pour faire grimper en flèche mon taux de sucre dans le sang (je commence à maîtriser deux-trois trucs pour tenter de résister à l'inconscience), je tremblais. De peur, naturellement. Je m'attendais à ce qu'il y ait du monde - on m'avais relaté que l'on trouve en salle d'attente des travestis de toute espèce dont l'abonnement au service de dépistage et la raison de cette fréquentation soutenue ne sont des secrets pour personne... mais non, pas un chat. Et ce constat d'augmenter mon appréhension : le moment de la piqûre se rapprochait d'autant.

Pour ceux qui ne sont jamais allé faire de test comme c'était le cas pour moi, une première dame m'a accueilli à l'entrée pour me donner mon numéro anonyme et un questionnaire avec les questions auxquelles tout le monde s'attend : avez-vous donner votre sang dernièrement, combien avez-vous eu de partenaire l'année dernière, avez-vous des pratiques à risque, etc. A peine ais-je eu le temps de le remplir que le médecin a appelé mon numéro. Dans son cabinet, une autre série de questions plus complètes dont la première est : quelles est votre orientation sexuelle. Étrangement, je n'ai pas de problème avec ça, j'assume totalement, mais j'ai eu un étrange sentiment en m'entendant dire avec un brin de fierté "gay !" alors qu'il ne m'avait proposé que la réponse "hétéro". C'était la première fois que je le disais devant quelqu'un de manière frontale, ostensible et même revendicatrice. Je suis mûr pour le combat associatif, je crois...

C'est à ce moment qu'est tombé le verdict que j'espérais éviter au maximum : ne sachant plus si je suis vacciné contre les hépatites, elles devaient toutes être contrôlées. Oui mais un contrôle supplémentaire, c'est un tube de sang prélevé en plus !!! Maxi-merde. Je n'ai jamais regardé le matériel (pour cause) mais je sais que la même aiguille plantée dans la veine peut servir à tirer plusieurs tubes de sang sans avoir à la ressortir à chaque fois. C'est toujours autant de trous en moins dans mon bras mais les vibrations provoquées par le changement de tube sur l'aiguille ont un effet ravageur quand il s'agit de me retenir dans le monde conscient. Là, ce sera Hépatite A, Hépatite B, Syphilis et VIH. Je n'ai pas compris si l'Hépatite C allait intégrer le lot mais déjà c'était trop.

Enfin, direction l'infirmerie. L'infirmière avait déjà été prévenue de ma faiblesse, ce qui ne m'a pas empêcher d'en remettre une couche. J'ai donc finis en deux minutes sur un siège en position totalement allongée, les yeux fermés, en pure respiration abdominale, en train de me chanter une chanson-ritournelle dans la tête pour me fixer sur quelque chose d'autre que - aie - mon bras, avec un solapin humide et frais sur le font, la fenêtre totalement ouverte : le malaise s'accompagne toujours d'une montée de température corporelle (un autre truc que j'ai assimilé par expérience). Et là, le miracle. Ça a duré approximativement 10 secondes. 10 Secondes pour 4 tubes !!! L'infirmière a lancé un joyeux "c'est fini !" que je n'ai même pas cru : je pensais qu'elle allait passer au deuxième tube ! Quasiment rien senti, je me suis relevé presque tout de suite (mais pas trop vite, inutile de tenter le diable) et, mis à part mon bras piqué que je n'ai pas oser plier de la soirée de peur de sentir une douleur réminiscente, j'étais frais comme un gardon.

Je peux donc considérer que je suis à présent un homme et cette nouvelle fierté méritait bien un billet (même si vous, vous vous en foutez sans doute) !

Youpi !


Prochaine étape : les résultats. Pourvu que je tombe sur un deuxième youpi...

1 commentaire:

  1. C'est un truc que je n'ai encore jamais fait! Et que j'envisage de faire... bientôt...

    Ton témoignage me motive un peu plus! ^^

    Et au fait, bonne année 2010 avec tout plein de bonheur! (mieux vaut tard que jamais! :)

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